FIDÈLE À MOI-MÊME

ZINNIA NAQVI


Deux photos côte à côte. à gauche se trouve une vieille photographie d'une femme. Elle est vêtue de vêtements de safari traditionnels pour hommes et tient un vieux livre. Sur la droite, une photographie couleur moderne montre une jeune femme en maillot de corps et pantalon tenant le même livre
© Zinnia Naqvi, diptych.
À gauche : Nani in Safari Hat, 1948
Épreuve sur gélatine-argent, 5,08 × 7,62 cm (2 × 3 pouces)
À droite : Self-portrait as Nani, 2017
Impression jet d’encre, dimensions variables

Zinnia Naqvi est une artiste interdisciplinaire qui partage son temps entre Montréal et Toronto. Son travail aborde des questions liées au colonialisme, à la traduction culturelle, à la langue et au genre par le biais de la photographie, de la vidéo, de l’écriture et des documents d’archives. Ces œuvres récentes comprennent des images d’archives et des images remises en scène, des films documentaires expérimentaux, des installations vidéo, du design graphique et des natures mortes élaborées. Son travail invite souvent la personne qui observe à s’interroger sur son processus et sur ses méthodes de travail.

Un fil conducteur intergénérationnel est présent dans Dear Nani, le plus récent projet de Zinnia Naqvi. L’œuvre est un diptyque constitué d’une photo d’archives intitulée Nani in Safari Hat (1948) et d’une photo récente intitulée Self-portrait as Nani (2017). Sur la première, Rhubab Tapal ou « Nani », la grand-mère maternelle aujourd’hui décédée de l’artiste, incarne un homme indien vêtu d’un costume occidental. Sur la deuxième, Zinnia Naqvi, habillée de façon similaire, adopte la pose de sa grand-mère. Les deux femmes tiennent la même encyclopédie coloniale pour enfants sous leur bras. Ce diptyque, et le projet de l’artiste dans son ensemble, évoque le souhait d’une conversation qui ne peut avoir lieu. L’œuvre témoigne d’une tentative respectueuse de se réconcilier avec ses origines et de mettre en scène les structures de pouvoir similaires vécues d’une génération à l’autre.


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